Biographie de Nijinski

NIJINSKI 

L’histoire de Vaslav Nijinski est inextricablement liée à celle de Diaghilev lui-même et de son ballet ;

Il était né à Kiev en 1888. Ses parents étaient tous 2 danseurs. Sa mère avait étudié à l’école de ballet de Varsovie avant de faire partie de cette compagnie. Son père polonais lui aussi malgré ses pommettes hautes et ses yeux bridés, suggérant une ascendante tartare, était un danseur remarquable doublé d’un chorégraphe doué. Ensemble les parents de Nijinski sillonnaient la Russie, sa sœur Bronislava Nijinska naquit à Minsk, Emmenant leurs enfants avec eux. 

Par la suite, le pas de Nijinski quitta sa famille pour fonder un autre foyer avec sa maîtresse, sa mère, alors abandonna la scène pour s’installer avec ses enfants à Saint-Pétersbourg. En 1898, la mère de Nijinski emmena ce dernier à l’école impériale de ballet de Saint-Pétersbourg, autant pour des raisons financières que par un besoin impérieux de perpétuer la tradition familiale, la première impression qu’il donna fut mauvaise, son allure orientale et son physique inhabituelle n’offraient pas les caractéristiques traditionnelles du danseur. Toutefois, le professeur des garçons Nicolas Legat le remarqua et le prit à l’école. 

Nijinsky fut aussitôt d’estimable progrès et participa, avec d’autres élèves à des ballets comme le petit cheval bossu, un classique toujours populaire en Russie et casse-noisettes. Alors qu’il était encore à l’école et faisait de la figuration il fut remarqué par Fokine dans un de ses ballets inspirés de la version d’Ivanov d’Acis et Galatée. 

; En dépit du fait qu’il appartenait toujours au code de ballet. La saison suivante, il dansa de nombreux grands rôles, notamment le pas de deux Paquita ceux de la fille mal gardée et de Giselle. 

il ne fallut pas longtemps pour que Nijinski rencontre à Diaghilev qui, bien sûr, l’avait vu danser au théâtre Marie. Si le danseur lui déplut aux premiers abords leur relation s’approfondir bien vite jusque sur le plan personnel. Après son renvoi du théâtre, Marie et son entrée dans la troupe de Diaghilev comme premier danseur, il n’attendit guère avant de se tourner vers la chorégraphie. Diaghilev lui, poussa pour plusieurs raisons. D’abord, il commençait à se fatiguer de Fokine. En outre, il voyait la phase suivante du développement de sa compagnie s’incarner en Nijinsky le chorégraphe autant qu’en Nijinsky le danseur. 

Avec son premier ballet, L’après-midi d’un Faune, Nijinski innova d’emblée. Vu sa technique, on aurait pu s’attendre à ce qu’il produisit des œuvres purement classiques. En fait, il abandonna les principes académiques pour se composer un style entièrement personnel basé sur les figures à deux dimensions des frises grecques. Ce style dérivé des méthodes d’ÉMILE Jaques-Dalcroze. Celui-ci avait conçu un système d’eurythmie destiné à l’étude des rythmes musicaux et non ceux de la danse. Diaghilev et Nijinski lui avaient rendu visite. Tant le style du ballet que son sujet en furent influencés. 

La première eu lieu au théâtre du Châtelet le 29 mai 1912. Les rôles principaux étaient tenus par Nelidova et Nijinsky. Quelques-uns l’applaudirent, d’autres, la majorité, huèrent, sifflèrent, conspuèrent. Diaghilev magnifiquement maître de lui, ordonna de recommencer immédiatement le ballet. 

Nijinski donna ensuite jeu où il poussait encore plus loin l’innovation. En effet, les personnages figurants Les invités d’un château portaient des costumes modernes et leurs gestes se fondaient sur des actions réelles. L’année suivante, il travailla sur ce qui fut peut-être sa plus grande réalisation de chorégraphes et de novateurs, le sacre du printemps. Hé les idées chorégraphiques de ce balai étaient entièrement de son creux. Il reçut toutefois l’aide de Marie Rambert pour démêler les rythmes complexes de la vigoureuse partition de Stravinsky. Les rythmes primitifs des paysans russes associés à une musique d’avant-garde provoquèrent un des plus beaux tollés qu’on n’ait jamais vu au théâtre. Les danseurs n’arrivaient plus à entendre la musique et Nijinski dû battre la mesure de cette œuvre compliquée dans la coulisse. 

Diaghilev nourrissait encore d’autres projets de ballets réglés par Nijinski. Mais lors de la tournée sud-américaine de la compagnie en 1913, celui-ci épousa Romola de Pulska, une danseuse polonaise de la troupe. Marie Robert a laissé un très émouvant récit de ce bref roman qui explique assez bien le geste d’indépendance de Nijinski. 

diaghilev se dispensa sans attendre de ses services et Nijinski ne figurera plus dans la compagnie qu’en de rares occasions, généralement sous la pression d’Impresario. 

; Il se produisit à Londres avec sa propre compagnie en 1914 et durant la grande guerre Fut interné comme étranger en Autriche. Les efforts de Diaghilev lui assurèrent cependant sa libération et il reprit sa place dans la compagnie en 1916. Pour la saison new-yorkaise, prenant la direction de la troupe lorsque Diaghilev partit pour l’Europe, il travailla à sa dernière chorégraphie till Eulenspiegel. N’obtint qu’un succès mitigé. Déjà progressé. La maladie qui allait le conduire à la folie, il rendit une courte visite à Diaghilev, en Espagne, avant de retrouver la compagnie pour sa 2e tournée américaine, il donna sa dernière représentation à Buenos Aires le 26 septembre 1917 ; Le Spectre de la Rose et Petrouchka. ; Husky, qui avait juste 29 ans, venait de danser pour la dernière fois. Il partit pour la Suisse avec son épouse dévouée Romola, il avait projeté d’y donner un récital au profit de la Croix-Rouge. Il n’en discuta pas les détails, mais les costumes furent préparés et ont réserva un pianiste. Toutefois, le jour du récital, en janvier 1919, ce dernier ignorait toujours ce qu’il allait jouer. Linsky apparut en tenue d’exercice et demanda au pianiste d’interpréter du Chopin ou selon d’autres témoignages, du Schuman. Après avoir exécuté quelques gestes sans suite sur la musique, il dansa ensuite un solo plus énergique dans le style qui lui avait fait sa renommée. 

Peu après, Nijinski était reconnu fou, il passa les trente-et-une années suivantes dans des sanatoriums. Fixez en Suisse, Romola et Louis furent obligés de rentrer en Hongrie pendant la 2e Guerre mondiale, ils réussirent à s’évader, passèrent en Autriche et arrivèrent enfin en Grande-Bretagne. En 1947, Nijinski y mourut à l’hôtel Welbeck, le samedi de Pâques, 8 avril 1950. En 1953, ces restes furent transférés à Paris et portés en terre, près de la tombe d’Auguste Vestris.